vendredi 21 octobre 2011

La société de toutes les brutalités

Prenez la Bourse : il y a 15 ans, les mouvements à la hausse ou à la baisse dépassaient rarement 1,5 à 2 % en une journée. Aujourd’hui, il n’est pas rare de voir des ajustements soudains et brutaux de 4 à 5 % d’un jour sur l’autre. Prenez la météo : on peut perdre ou gagner aujourd’hui 10 à 15°C en une journée, par rapport à la veille ; ces variations se font de plus en plus fréquentes. Les intempéries elles-mêmes (orages, pluies, grêle...) surviennent de façon plus brutale qu’avant. Prenez les rumeurs : l’annonce d’un projet de suppression d’un mois de vacances d’été sur les réseaux sociaux a instantanément mobilisé les lycéens, qui ont manifesté avec force et dégâts, avant qu’un démenti très ferme ne les calme aussi vite qu’ils s’étaient énervés. Prenez l’entreprise : l’agressivité est encouragée, sous prétexte de compétitivité (a priori, quelqu’un d’aimable ne serait pas compétitif ; une récente étude américaine démontre que les hommes désagréables sont mieux rémunérés que les autres. Ce n’est pas le cas pour les femmes*). Les décisions de fermeture de sites et de licenciements sont annoncés sans ménagement, ce qui entraîne immédiatement la séquestration des directeurs. Prenez les enseignants, qui font cours devant des élèves qui écoutent plus leurs portables que leurs professeurs, et qui se font casser la figure par les parents dont ils ont sanctionné les enfants. La brutalité tous azimuts s’installe, se banalise. L’évolution classique des sociétés est la suivante : barbarie > évolution > civilisation > apothéose > décadence > barbarie. Où en sommes-nous aujourd’hui ? Décadence ? Retour à la barbarie ?

* http://www.letemps.ch/Page/Uuid/cdc959a2-fb2a-11e0-8123-9c628a310ec4|0

1 commentaire:

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