lundi 21 janvier 2013

Guerre mondiale, nouvelle édition

La Troisième Guerre mondiale a commencé le 11 septembre 2001. Ce jour-là, c’était le Pearl Harbor du terrorisme : une attaque surprise, impitoyable, meurtrière. Cette guerre s’est poursuivie en Afghanistan, pour de justes raisons, et en Irak, pour de mauvaises raisons, fondées sur le mensonge et la manipulation de l’opinion américaine. Il y a eu les épisodes sanglants de Madrid en 2004 et Londres en 2005. Cette guerre se déroule aujourd’hui au Mali et en Algérie, toujours contre le même ennemi : l’Islam radical et ses fanatiques, qui veulent imposer à tous les règles barbares de leurs croyances. Les différentes nationalités des terroristes montrent qu’ils se recrutent partout, y compris dans notre pays, et que personne n’est à l’abri d’un attentat.
L’espoir suscité par le supposé « Printemps arabe » est en train de retomber, avec une poussée des Frères Musulmans dans pratiquement tous les pays où celui-ci a eu lieu. Partout on parle de charia, de femmes voilées sous peine d’être battues, d’oppressions et de restrictions diverses, à commencer par les libertés fondamentales. Chacun de ces pays peut être un havre potentiel pour de nouveaux « martyrs » près à mener des agressions diverses contre « l’occident » haï.
Ce qui se mène est une guerre nouvelle, asymétrique, multiforme, dont le front change en permanence de pays ou de région, contre un ennemi qui n’a qu’un objectif : détruire la liberté et imposer sa loi.
Il va de soi que les pays démocratiques ne peuvent accepter cette volonté d’oppression et doivent réagir fermement et promptement, et l’engagement récent de la France au Mali est une bonne nouvelle, surtout venant d’un président que l’on n’imaginait pas si déterminé ; rendons-lui hommage.
Il faut trouver les réponses les plus efficaces à ces actes de guerre : les drones en sont une, le renseignement en est une autre, l’engagement militaire quand il est approprié. À ce propos, on ne peut qu’être consterné par le soutien a minima de l’Europe à la France : quelques avions de transport, un peu d’argent et de vagues promesses.
En même temps, l’action militaire ne peut être la seule : il faut agir aussi sur les plans économique et politique. Le règlement du conflit israélo-palestinien serait un grand pas en avant ; il supprimerait un foyer de haine et de rage qui dure depuis 50 ans. Il faudrait aussi lutter contre les deux autres terreaux du terrorisme, la pauvreté et l’ignorance. Recruter un jeune adulte en lui promettant qu’il sera accueilli au paradis par 72 vierges après avoir fait exploser sa ceinture est d’autant plus facile si celui-ci n’a ni éducation ni travail ni perspective d'avenir.
Il ne faut donc pas se leurrer et penser que tout sera réglé dans quelques années. C’est une guerre, elle sera longue à mener, il faut la mener sur plusieurs fronts, militaire et autres, mais si la liberté compte encore dans ce monde, les pays démocratiques se doivent de la gagner. Espérons simplement que ce combat contre l’obscurantisme ne soit pas une nouvelle Guerre de Cent ans. Ce serait un triste 21e siècle.

vendredi 18 janvier 2013

Les Experts: Bamako

L’un des effets collatéraux de l’intervention française au Mali aura été de provoquer la prolifération des Experts devant les micros des radios et sur les plateaux de télévision, comme aux grandes heures de la première guerre du Golfe. Experts en terrorisme, en contre-terrorisme, experts militaires, experts en monde arabe, en gaz et en pétrole, experts en Al-Qaida, en AQMI, experts en stratégie, la plupart de ces sommités se révèlent être surtout des experts en généralités : n’étant pas directement sur le terrain, n'ayant aucune source privilégiée d'information, ils n’ont rien dit que n’importe qui d’un peu sensé ne pourrait penser par lui-même, à la lecture de la presse française et internationale. Mais ça ne fait rien : les journalistes continuent de les inviter en nombre, tout simplement parce que la grande qualité de ces experts est de faire le travail à leur place. Dans les grands médias audiovisuels, le bavardage remplace de plus en plus l’information.
(Cerise sur le gâteau : nous avons même droit à l’inévitable opinion de Bernard-Henri Lévy, expert en médiatisation, - dans Newsweek).

lundi 7 janvier 2013

Qu'est-ce qu'on attend ?

Qu’est-ce qu’on attend pour s’attaquer sérieusement aux gaspillages tous azimuts de l’argent public (Les 30 milliards de la formation professionnelle, les subventions pour tout et n’importe quoi sans contrôle, le train de vie extravagant de beaucoup d’élus...), avant d’assommer d’impôts tout le monde ?
Qu’est-ce qu’on attend pour réformer l’État, avec ses 36 000 communes, ses 107 départements (métropole et Territoires d’Outre-mer), ses 22 régions, ses 1244 agences gouvernementales différentes (450 000 employés) ?
Qu’est-ce qu’on attend pour aligner les régimes spéciaux de retraite largement déficitaires sur le régime général, avant de penser à reculer encore l’âge de départ ?
Qu’est-ce qu’on attend pour mettre un frein aux recrutements sans fin des collectivités locales, qui font souvent double emploi avec les fonctionnaires d’état ?
Qu’est-ce qu’on attend pour s’attaquer réellement à la simplification du Code pénal, du Code civil, du Code du travail (3700 pages en France, 75 pages en Suisse), du Code des impôts avec leurs milliers de lois byzantines ?
Qu’est-ce qu’on attend pour arrêter de produire des rapports qui sont aussitôt ignorés, placardisés et jamais suivis d’effet (La Commission Attali ? Le rapport Gallois ?) ?
Qu’est-ce qu’on attend pour accélérer les processus de décision et rapprocher le temps administratif du temps d’aujourd’hui ?
Monsieur le président de la République, il n’est plus temps de se hâter lentement ; il faut se hâter tout court. Le temps presse.

mercredi 2 janvier 2013

1193, 681

Le Nouvel An a tenu ses promesses et nous a gratifiés des deux fournées rituelles : les voitures brûlées et les promus à la Légion d’honneur. 1193 pour les premières, 681 pour les seconds. Quel rapport ? Peut-être une perte globale de repères, quand plus d’un millier de voitures brûlées en une nuit n’émeut plus personne, et que l’on donne cette décoration créée par Napoléon « pour récompenser les mérites éminents militaires ou civils rendus à la Nation » à tout et n’importe qui (Sylvester Stallone, Vladimir Poutine, Jacques Servier, mis en examen dans l’affaire du Médiator...). La liste de ceux qui l’ont refusée semble plus honorable : Claude Monet, Pierre et Marie Curie, Albert Camus, Jacques Prévert, Simone de Beauvoir... Le dessinateur Jacques Tardi, promu dans cette fournée, vient aussi de la refuser. En quoi Poutine ou Stallone ont-ils rendu des services éminents à la Nation française ?
Voitures brûlées, médailles bradées, aujourd’hui comme hier, il n’y a rien là que de très... normal.