lundi 17 juin 2013

Tintin chez les Soviets en Irlande

À partir d’aujourd’hui, le G8, ce « comité Théodule » à l’échelle planétaire, se réunit dans la riante cité irlandaise d’Enniskillen, ancien fief de l’IRA (les temps changent). Il ne faut évidemment pas attendre grand chose de cette énième réunion, si ce n’est un communiqué final au goût d’eau tiède.
Pour ne pas saper le moral de ces hauts personnages et de leurs collaborateurs qui se collètent courageusement avec la crise, le gouvernement britannique a cru bon de recouvrir les façades des commerces ayant fait faillite de décors en trompe-l’œil : un faux décor de boucherie à la place de celle qui a mis la clé sous la porte, un faux décor de boutique de prêt-à-porter, etc.
Ceux qui connaissent leur Hergé sur le bout des doigts penseront aussitôt à un épisode de « Tintin au pays des Soviets », où notre intrépide reporter s’aperçoit que les usines flambant neuves qu’il voit en URSS sont en fait des décors, et que tout est factice. Cela rappelle aussi le Kurfürstendamm à Berlin, au temps de la Guerre froide, où les commerces en difficulté étaient très vite renfloués, pour offrir à la misère de l’Est le spectacle sans faille du capitalisme prospère.
Pour en revenir au G8, l’Irlande a peut-être trouvé le remède imparable à la crise : puisque la vraie société ne va pas bien, bâtissons-en une fausse. De fausses usines, de faux commerces, de faux emplois pour lutter contre le chômage... Le tout soutenu par des injections massives de fausse monnaie dans le système, pour assurer sans coup férir la prospérité de tous. Quand les temps sont difficiles, il faut être créatif.

jeudi 13 juin 2013

Le bonheur revient en Birmanie

Depuis 51 ans, ces pauvres gens ne pouvaient pas boire de Coca Cola, cette mythique boisson du bonheur. Pendant toutes ces années, ils ont été privés de ces instants d’amitié et de joie de vivre intenses que nous connaissons bien. Cette immense tristesse du quotidien a pris fin : chassé par la junte militaire en 1962, Coca Cola revient enfin en Birmanie. Ce peuple qui a beaucoup souffert et qui endure encore des privations de toutes sortes, à commencer par les libertés fondamentales, va donc pouvoir goûter à ce symbole des sociétés vraiment évoluées. Avant même de jouir de la démocratie, les Birmans peuvent espérer profiter bientôt du style de vie des grands pays développés, malbouffe et boissons hypercaloriques, pour devenir obèses et avoir les mêmes problèmes cardiovasculaires. Un avenir radieux s’annonce.