À partir d’aujourd’hui, le G8, ce « comité Théodule » à l’échelle planétaire, se réunit dans la riante cité irlandaise d’Enniskillen, ancien fief de l’IRA (les temps changent). Il ne faut évidemment pas attendre grand chose de cette énième réunion, si ce n’est un communiqué final au goût d’eau tiède.
Pour ne pas saper le moral de ces hauts personnages et de leurs collaborateurs qui se collètent courageusement avec la crise, le gouvernement britannique a cru bon de recouvrir les façades des commerces ayant fait faillite de décors en trompe-l’œil : un faux décor de boucherie à la place de celle qui a mis la clé sous la porte, un faux décor de boutique de prêt-à-porter, etc.
Ceux qui connaissent leur Hergé sur le bout des doigts penseront aussitôt à un épisode de « Tintin au pays des Soviets », où notre intrépide reporter s’aperçoit que les usines flambant neuves qu’il voit en URSS sont en fait des décors, et que tout est factice. Cela rappelle aussi le Kurfürstendamm à Berlin, au temps de la Guerre froide, où les commerces en difficulté étaient très vite renfloués, pour offrir à la misère de l’Est le spectacle sans faille du capitalisme prospère.
Pour en revenir au G8, l’Irlande a peut-être trouvé le remède imparable à la crise : puisque la vraie société ne va pas bien, bâtissons-en une fausse. De fausses usines, de faux commerces, de faux emplois pour lutter contre le chômage... Le tout soutenu par des injections massives de fausse monnaie dans le système, pour assurer sans coup férir la prospérité de tous. Quand les temps sont difficiles, il faut être créatif.
C'est un blog qui traite de l'actualité sous toutes ses formes, politique, économique, sociale, culturelle, cosmique, anecdotique, pittoresque, avec une triple garantie : orthographe impeccable, grammaire irréprochable, très peu d'anglicismes.
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lundi 17 juin 2013
lundi 11 mars 2013
Le Tour de France de François Hollande
Le président de la République s’en va donc en province (deux jours entiers !, soulignent les médias) inaugurant ainsi un Tour de France (avant le vrai) pour regarder le pays au fond des yeux, comme disait un de ses prédécesseurs. Il veut quitter Paris et ses jeux cruels de pouvoir, les méchancetés, les attaques, les dénigrements, cette dure loi de la politique, pour aller rencontrer la France profonde, parée de toutes les vertus, pour « expliquer sa politique et faire de la pédagogie ».
Mais François Hollande va aussi en province comme on va à Lourdes, en espérant un miracle (la baisse du chômage), une apparition (le retour de la croissance), ou tout au moins un signe (la remontée de sa popularité).
D’abord à Dijon, donc. En espérant que la célèbre moutarde ne montera pas au nez des Dijonnais accablés par les efforts passés et les efforts à faire, et qui ne voient pas « le bout du tunnel », expression que plus personne n’utilise, parce que personne ne s’attend à l’apercevoir bientôt.
Le président va donc nous expliquer, dans le cadre du Discours de Dijon, que sa politique est la bonne, que les temps sont durs, que c’est la faute à l’héritage, qu’il faut se redresser, et qu’il a un cap pour cela. Les Dijonnais pourraient lui rétorquer que faire de la pédagogie c’est bien, faire les réformes nécessaires c’est mieux. Mais ils ne seront sans doute pas aussi impolis (mise à jour mardi 12 mars : certains Dijonnais ont protesté, demandant "où sont les promesses du candidat Hollande" ; ils ont été virilement écartés par la police).
Ce déplacement sera donc de même nature que tous les autres déplacements politiques : du spectacle, des paroles, avec visite d’entreprises méritantes et de quartiers difficiles, réception à l’Hôtel de ville et bain de foule régénérateur, sous l’œil complaisant des caméras.
Les Dijonnais et les Français n’ont pas besoin de pédagogie : il leur faut un objectif clair, une perspective nette, des décisions et des actions rapides, courageuses et fermes. Le problème est que les Français ne sont pas les seuls à être déboussolés : ceux qui nous gouvernent le semblent tout autant. C’est inquiétant.
Mais François Hollande va aussi en province comme on va à Lourdes, en espérant un miracle (la baisse du chômage), une apparition (le retour de la croissance), ou tout au moins un signe (la remontée de sa popularité).
D’abord à Dijon, donc. En espérant que la célèbre moutarde ne montera pas au nez des Dijonnais accablés par les efforts passés et les efforts à faire, et qui ne voient pas « le bout du tunnel », expression que plus personne n’utilise, parce que personne ne s’attend à l’apercevoir bientôt.
Le président va donc nous expliquer, dans le cadre du Discours de Dijon, que sa politique est la bonne, que les temps sont durs, que c’est la faute à l’héritage, qu’il faut se redresser, et qu’il a un cap pour cela. Les Dijonnais pourraient lui rétorquer que faire de la pédagogie c’est bien, faire les réformes nécessaires c’est mieux. Mais ils ne seront sans doute pas aussi impolis (mise à jour mardi 12 mars : certains Dijonnais ont protesté, demandant "où sont les promesses du candidat Hollande" ; ils ont été virilement écartés par la police).
Ce déplacement sera donc de même nature que tous les autres déplacements politiques : du spectacle, des paroles, avec visite d’entreprises méritantes et de quartiers difficiles, réception à l’Hôtel de ville et bain de foule régénérateur, sous l’œil complaisant des caméras.
Les Dijonnais et les Français n’ont pas besoin de pédagogie : il leur faut un objectif clair, une perspective nette, des décisions et des actions rapides, courageuses et fermes. Le problème est que les Français ne sont pas les seuls à être déboussolés : ceux qui nous gouvernent le semblent tout autant. C’est inquiétant.
mardi 13 septembre 2011
La commémoration du 15-Septembre
Où étiez-vous le 15 septembre 2008 ? Que faisiez-vous ? Vous ne vous en souvenez sans doute pas, et moi non plus. Ce jour-là, le gouvernement américain prenait la décision de ne pas aider la banque Lehman Brothers, en grande difficulté, ce qui entraînait la faillite de celle-ci. La sévère crise financière et économique qui a suivi et qui n’est pas terminée a pris sa source aux USA. Des banquiers avides et irresponsables ont sciemment vendu des crédits immobiliers (les fameux subprime) à des gens qui ne pourraient pas les rembourser s’il y avait la moindre difficulté (ce qui s’est produit). Ces banquiers ont ensuite conçu des produits dérivés fondés sur ces crédits à risques. Ces produits ont été achetés par beaucoup de banques et d’assureurs, ce qui a plongé une bonne partie du monde dans la crise quand il a fallu les déprécier. Ces terroristes financiers ont donc détourné le système à leur profit, ils ont détruit des millions d’emplois, ils ont jeté à la rue des centaines de milliers de familles qui ont vu leur maison saisie, ils ont entraîné la faillite d’entreprises étranglées par la raréfaction du crédit... Sanction ? Aucune. Ces terroristes ont été renfloués par de l’argent public, c’est-à-dire le vôtre et le mien, et un an après, ils recommençaient à toucher leurs salaires mirifiques et leurs extravagants bonus, tout en spéculant sur les dettes des pays en difficulté. Il faudrait un accord mondial pour réguler et juguler les agissements de ce secteur qui pèse un poids démesuré dans l’économie et qui est indifférent à l’intérêt général. À voir la cacophonie des politiques simplement en Europe, ce n’est pas demain la veille.
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