mardi 23 août 2011

DSK, fin du premier acte

Les jeux sont faits. Aux USA, il n’y a plus d’affaire pénale DSK : le juge Michael Obus vient de confirmer l’abandon de toutes les charges. Kenneth Thompson, qui comptait bien se faire un nom et une réputation avec cette histoire furieusement médiatisée, n’aura pas atteint son but. Il ne nous aura pourtant rien épargné : description plus que crue de ce qui est censé être arrivé à sa cliente, production de celle-ci dans les églises noires, les forums féministes, pressions diverses et variées sur le procureur, demande d’un procès civil avant de connaître le résultat du pénal... Cela laisse un fort parfum d’arrivisme, d’opportunisme, d’appât du gain (aux USA, les avocats se rémunèrent en pourcentage des indemnités obtenues, et cette part peut représenter 30 ou 40% de la somme). Ces actions ont pu être menées au détriment de sa cliente : dans sa culture, une femme violée est victime d’un fort ostracisme et rejetée par sa communauté. Divulguer les moindres détails du rapport médical ne peut qu’aggraver les conséquences. De plus, les discours des différents avocats de mme Diallo à New York et à Paris semblent excessifs, fortement biaisés, partisans au-delà de ce qui peut être attendu, et par là, contre-productifs ? Pour ma part, si j'avais des ennuis, je ne choisirais pas ces gens-là pour assurer ma défense.
Au moment où il y a tant d’autres événements d’importance (Libye, Syrie, crise économique...) la mobilisation des médias français peut paraître à la fois démesurée et un peu obscène : cette histoire n’est après tout qu’un fait divers, et DSK n’est plus ni directeur général du FMI, ni candidat à la présidentielle (et il ne le sera évidemment pas). À l’heure de l’audience, CNN était bien plus intéressée par les événements à Tripoli. À chacun ses hiérarchies. Espérons que l’action civile ne déchaînera pas la même frénésie.

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