mercredi 24 août 2011

Premières en série en Libye

L’affaire libyenne a donné lieu à une série de « premières » dont il faut souligner l’importance. Pour la première fois depuis longtemps, deux pays européens, la France et la Grande-Bretagne, ont pris le leadership d’une action militaire d’envergure, ne laissant plus aux USA le sempiternel rôle de « gendarme de la planète » et de décideur en chef (même si leur puissance de feu a fortement contribué aux opérations). Le fait que cette action militaire débouche sur un succès (a priori) n’en est que plus remarquable, et augure peut-être d’une redistribution des cartes géopolitiques dans l’avenir. On peut noter l’action décisive de la France, qui a effectué très vite les premières frappes, sauvant ainsi la mise aux rebelles de Benghazi, alors en très mauvaise posture face aux troupes de Kadhafi.
Pour la première fois aussi, un pays arabe, le Qatar, a clairement et fortement soutenu la rébellion dans un autre pays arabe (envoi d’armes en Libye et entraînement militaire des rebelles), ce qui est exceptionnel dans une région où les monarchies autoritaires et les dictatures se soutenaient les unes les autres. La solidarité des autocrates est peut-être en train de se fissurer.
Sous mandat de l’ONU, l’OTAN n’a pas hésité non plus à faire ce qu’il fallait pour assurer la victoire des rebelles, donnant une interprétation très large à son mandat (protéger les populations civiles). L’OTAN a clairement assumé le rôle de force aérienne des rebelles, détruisant massivement des objectifs militaires et ouvrant la voie vers Tripoli. La BBC et l’International Herald Tribune ont témoigné de l’ampleur des destructions (sans bavures vis-à-vis des populations). Cela nous change des troupes de l’ONU assistant passivement aux massacres de civils. Cette détermination est à louer : quand on décide de faire la guerre, c’est pour la gagner, pas pour la perdre, et les demi-mesures et demi-opérations sur le terrain n’ont conduit dans le passé qu’à des fiascos dont tout le monde a pâti.
Résultat de tout cela : un dictateur de moins au pouvoir. On peut s’en féliciter, même si le chemin vers la reconstruction risque d’être difficile.

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