C'est un blog qui traite de l'actualité sous toutes ses formes, politique, économique, sociale, culturelle, cosmique, anecdotique, pittoresque, avec une triple garantie : orthographe impeccable, grammaire irréprochable, très peu d'anglicismes.
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samedi 10 décembre 2011
Mauvaises notes
Le temps n'est peut-être pas si lointain où les agences de notation perdront de leur influence auprès des marchés, à force de dégrader tout et tout le monde tout le temps. La lassitude fera ses effets. On peut se souvenir que ces Cassandre d'aujourd'hui notaient AAA des sociétés comme Enron juste avant sa faillite, et qu'ils n'ont absolument pas vu venir la crise des subprimes. Pourquoi leur accorder plus de crédit aujourd'hui ? Les USA ont perdu leur triple A, aujourd'hui ils empruntent moins cher qu'avant. Ne soyons donc pas trop inquiets des avis de ces comptables à la vue courte : comme dit le dicton populaire, le pire n'est jamais certain. Ce qui ne veut pas dire qu'il faut relâcher les efforts de désendettement.
samedi 26 novembre 2011
Délocalisation de l'autorité
Après avoir délocalisé une bonne partie de ses usines, de ses centres d'appel, de sa maintenance informatique, de sa gestion bancaire (back office), la France délocalise maintenant son autorité, en partie sous la contrainte. Les décisions qui concernent notre pays se prennent de plus en plus dans les bureaux new yorkais des agences de notation, à Berlin, voire en Chine. Pourquoi ? Parce que nos politiques, après 30 années d'irresponsabilité budgétaire, nous ont mis dans une position de faiblesse qui ne nous donne pas beaucoup de ressources pour résister aux demandes des marchés ou de notre partenaire à Berlin. L'Allemagne a imposé à son peuple 10 ans de sacrifices pour être aujourd'hui un pays plus vertueux que nous, et les marchés n'auraient aucune prise sur la France si nous n'avions pas accumulé 1800 milliards de dette. La démagogie nous fait accuser les autres, mais les problèmes sont nés et ont grandi en France. Depuis 18 mois, les principaux dirigeants français et européens n'ont pas fait grand chose pour tenter de régler réellement les problèmes, à part se réunir et pondre des communiqués d'eau tiède après chaque "sommet". Plus on recule devant les décisions fortes, plus la note sera salée. Mais en France on préfère s'écharper à propos d'un accord électoral ou d'un droit de veto à l'ONU. On croit rêver. Mais non, c'est un cauchemar.
samedi 12 novembre 2011
L'avènement des comptables
Il est intéressant de noter que les sorties de crise semblent se faire de la même façon en Grèce et en Italie : par la nomination d’un gouvernement de technocrates, c’est-à-dire de gens compétents mais sans dimension ou stature politique. Des gestionnaires sans charisme, sans vision, qui contribueront sans doute à améliorer les choses, mais qui n’entraîneront pas les peuples à se dépasser pour surmonter durablement les difficultés. Il n’y a plus de Churchill, de De Gaulle, de Roosevelt. Une époque livrée à la finance ne produit plus que des comptables pour s’occuper des affaires publiques.
jeudi 18 août 2011
Le printemps des nantis
Le mouvement lancé aux USA par Warren Buffett (les méga-riches doivent payer plus d’impôts) et repris en France par Pierre Bergé et Maurice Lévy, va-t-il connaître la même ampleur que les printemps arabes ou les Indignés à Madrid ? Aujourd’hui, c’est Geoffroy Roux de Bézieux, PDG de Virgin Mobile, qui déclare « qu’un geste des plus riches n’est pas à exclure ». Verra-t-on les nantis défiler dans les rues et exiger de payer plus, avec à leur tête Madame Bettencourt et Monsieur Bernard Arnault, comme les célèbres duettistes Chérèque & Thibault ? Les politiques devraient se méfier : si ces initiatives se multiplient, et s’ils continuent à nous gaver de paroles non suivies de décisions fortes, l’avenir risque de se faire sans eux. Ce qui ne serait pas forcément une mauvaise nouvelle.
mardi 9 août 2011
Surcharge pondérale
Aux USA, où 6 Américains sur 10 sont en surpoids et 3 sur 10 en surpoids pathologique, même la dette est obèse. Standard & Poor's vient simplement d'exprimer ce que tout le monde pouvait constater, mais que personne ne voulait reconnaître : le roi est nu, ou plutôt, le roi est trop gros. Cette dette américaine est réellement trop énorme (plus de 14 000 milliards de $), le temps du régime est arrivé. Mais les mesures prises ne sont pas suffisantes pour faire maigrir le patient, et le consensus politique n'est pas là : c'est la signification de la dégradation de la note AAA à AA+. Comme pour un être humain, la difficulté consiste à mettre en œuvre un régime efficace, mais qui ne tue pas le patient, ou qui n'entraînera pas de carences. C'est ce délicat équilibre que les USA doivent réaliser : faire maigrir la dette sans tuer la croissance. La position jusqu'auboutiste et irresponsable des Républicains n'incite pas à l'optimisme.
Autre réflexion sur ces notes : l'alphabet n'aide pas à y voir clair. AAA représente 20/20, AA+ 19/20, comme l'explique Carol Sirou, responsable de S&P pour la France*. L'Espagne est ainsi notée AA (18/20) et l'Italie A+ (16/20). Si les agences de notation utilisaient ce système "/20", ce serait beaucoup plus clair et simple pour tout le monde, et sans doute moins dramatique dans ses effets (passer de 20/20 à 19/20 n'est tout de même pas une catastrophe). Mais il est vrai que la simplicité n'est pas populaire chez les économistes ; il suffit de les lire pour s'en convaincre.
*Interview donnée à Libération.
Autre réflexion sur ces notes : l'alphabet n'aide pas à y voir clair. AAA représente 20/20, AA+ 19/20, comme l'explique Carol Sirou, responsable de S&P pour la France*. L'Espagne est ainsi notée AA (18/20) et l'Italie A+ (16/20). Si les agences de notation utilisaient ce système "/20", ce serait beaucoup plus clair et simple pour tout le monde, et sans doute moins dramatique dans ses effets (passer de 20/20 à 19/20 n'est tout de même pas une catastrophe). Mais il est vrai que la simplicité n'est pas populaire chez les économistes ; il suffit de les lire pour s'en convaincre.
*Interview donnée à Libération.
dimanche 7 août 2011
Alphabet meurtrier
Standard & Poor's, la plus importante des agences de notation financière et économique, a donc dégradé la note des États-Unis (on imagine Barack Obama dans la cour de la caserne S&P, face à un triple rang de banquiers et d'investisseurs horrifiés, alors que l'analyste-chef en costume rayé lui arrache les galons "AAA" de ses épaulettes). Sitôt la nouvelle connue, les médias se sont précipités sur tous les économistes qui n'étaient pas en vacances. Quelles conséquences, quelles répercussions cette dégradation va-t-elle entraîner ? C'est grave, docteur ? Quand on lit les conseils ou les avis autorisés de tous ces experts distingués, on constate beaucoup de contradictions. Dans la liste des 400 plus grandes fortunes du monde que le magazine économique "Forbes" publie chaque année, à ma connaissance, il n'y a aucun économiste. Si ces gens-là savaient toujours quoi faire, ils seraient riches, non ?
Plus sérieusement, les agences de notation et les marchés boursiers vont obliger les dirigeants de la planète à faire, le dos au mur et dans l'urgence, ce qu'ils auraient déjà dû faire dans la sérénité et la coordination. Comme un écolier qui attend le dernier moment pour faire ses devoirs, dans la fébrilité et la précipitation. Pour un enfant c'est compréhensible, pour un grand dirigeant mondial c'est inadmissible. Les politiciens (et nous avec) vont payer cher la pitoyable pantalonnade américaine autour du relèvement du plafond de la dette, et les égoïsmes européens vis-à-vis des dettes souveraines.
En ce qui nous concerne, l'Europe économique va donc se faire de force, par la pression des marchés, et non pas par volonté.
Pour terminer, on peut être sûr d'une chose : s'il existait une agence de notation pour les politiciens, aucun d'eux n'obtiendrait la note AAA.
Plus sérieusement, les agences de notation et les marchés boursiers vont obliger les dirigeants de la planète à faire, le dos au mur et dans l'urgence, ce qu'ils auraient déjà dû faire dans la sérénité et la coordination. Comme un écolier qui attend le dernier moment pour faire ses devoirs, dans la fébrilité et la précipitation. Pour un enfant c'est compréhensible, pour un grand dirigeant mondial c'est inadmissible. Les politiciens (et nous avec) vont payer cher la pitoyable pantalonnade américaine autour du relèvement du plafond de la dette, et les égoïsmes européens vis-à-vis des dettes souveraines.
En ce qui nous concerne, l'Europe économique va donc se faire de force, par la pression des marchés, et non pas par volonté.
Pour terminer, on peut être sûr d'une chose : s'il existait une agence de notation pour les politiciens, aucun d'eux n'obtiendrait la note AAA.
vendredi 5 août 2011
Ça ne va pas fort
Ça ne va pas fort du côté des Bourses : -3,89% à Paris, -3,43% à Londres, -3,40% à Francfort, -3,89% à Madrid, -5,16% à Milan, -4,31% à New York hier 4 août, anniversaire en France de l'Abolition des Privilèges (4 août 1789). "Le marché a envie de baisser, il a besoin de finir sa purge pour se stabiliser", a déclaré Meir Benamram, vendeur d'actions chez Aurel BGC. Les investisseurs commencent à réaliser l'énorme problème des dettes souveraines. Si la confiance était cotée comme matière première, elle vaudrait plus cher que l'or, compte tenu de sa rareté.
Ça ne va pas fort du côté de l'immigration clandestine : selon des témoignages, plusieurs dizaines d'immigrants seraient morts ces derniers jours non loin de l'île italienne de Lampedusa. Ces dizaines s'ajoutent aux autres dizaines qui ont déjà péri lors de voyages de l'espoir qui se transforment en tragédies. Le printemps arabe a laissé la place à l'été meurtrier.
Ça ne va pas fort du côté de la démocratie : la répression en Syrie aurait fait plus de 1600 morts. Que peuvent faire les grandes démocraties occidentales, à part des blocages d'avoirs et des déclarations laborieusement mises au point ? Rien. Et que font les autres pays arabes ? Rien.
Ça ne va pas fort du côté de la décence : Sue Rabbitt Roff, une universitaire britannique, a proposé que les étudiants endettés paient leur scolarité par des dons d'organes rémunérés. Cette déclaration n'a pas réellement provoqué d'indignation en Grande-Bretagne. De toute façon, quand on connaît la vie des étudiants — fumette, soirées alcoolisées et malbouffe — on peut se poser la question de la qualité de ces organes (plaisanterie douteuse).
Ça ne va pas fort du côté des palaces européens : la faute au ramadan, qui a commencé début août. La riche clientèle du Golfe est retournée chez elle, laissant des étages entiers désertés. Les prix des chambres sont en baisse, c'est le moment d'en profiter.
Ça ne va pas fort du côté du graphisme : Alex Steinweiss, l'inventeur de la pochette de disque, qui nous a offert des dizaines de créations mémorables, s'est éteint à l'âge de 94 ans. Dans le même temps, on vend de moins en moins de disques (son travail est réuni dans un livre richement illustré édité chez Taschen).
Ça ne va pas fort du côté de la météo : juillet pourri, août pas mieux pour le moment. Les bookmakers parient sur septembre.
Ça ne va pas fort du côté de l'immigration clandestine : selon des témoignages, plusieurs dizaines d'immigrants seraient morts ces derniers jours non loin de l'île italienne de Lampedusa. Ces dizaines s'ajoutent aux autres dizaines qui ont déjà péri lors de voyages de l'espoir qui se transforment en tragédies. Le printemps arabe a laissé la place à l'été meurtrier.
Ça ne va pas fort du côté de la démocratie : la répression en Syrie aurait fait plus de 1600 morts. Que peuvent faire les grandes démocraties occidentales, à part des blocages d'avoirs et des déclarations laborieusement mises au point ? Rien. Et que font les autres pays arabes ? Rien.
Ça ne va pas fort du côté de la décence : Sue Rabbitt Roff, une universitaire britannique, a proposé que les étudiants endettés paient leur scolarité par des dons d'organes rémunérés. Cette déclaration n'a pas réellement provoqué d'indignation en Grande-Bretagne. De toute façon, quand on connaît la vie des étudiants — fumette, soirées alcoolisées et malbouffe — on peut se poser la question de la qualité de ces organes (plaisanterie douteuse).
Ça ne va pas fort du côté des palaces européens : la faute au ramadan, qui a commencé début août. La riche clientèle du Golfe est retournée chez elle, laissant des étages entiers désertés. Les prix des chambres sont en baisse, c'est le moment d'en profiter.
Ça ne va pas fort du côté du graphisme : Alex Steinweiss, l'inventeur de la pochette de disque, qui nous a offert des dizaines de créations mémorables, s'est éteint à l'âge de 94 ans. Dans le même temps, on vend de moins en moins de disques (son travail est réuni dans un livre richement illustré édité chez Taschen).
Ça ne va pas fort du côté de la météo : juillet pourri, août pas mieux pour le moment. Les bookmakers parient sur septembre.
jeudi 28 juillet 2011
De crise en crise
Les peurs concernant la dette grecque semblent un peu apaisées, encore que des inquiétudes demeurent. L'attention se porte donc sur les USA, qui risquent le défaut de paiement si le conflit Démocrates/Républicains n'est pas réglé avant le 2 août. À première vue, ces problèmes semblent complexes, démesurés, presque insurmontables. Il n'en est rien, parce qu'il s'agit moins d'une crise des dettes que de la crise du courage et de la responsabilité en politique, avec des gouvernements et des parlements peuplés pour la plupart de carriéristes, d'opportunistes, d'arrivistes, dont la préoccupation première est de faire avancer leurs petites affaires et d'être réélus. Mais le monde a connu des situations pires, et ces crises sont surmontables si des décisions fortes, claires et justes sont prises dans les plus brefs délais. À cette fermeté, les politiciens préfèrent les demi-mesures, la temporisation, la démagogie, quitte à aggraver le problème et ses conséquences. Le président Queuille (IVe république) est resté tristement célèbre pour avoir dit : "il n'est aucun problème assez urgent en politique qu'une absence de décision ne puisse résoudre". Il semble qu'il ait fait école ; mais aujourd'hui les enjeux sont mondiaux, et l'absence de décision est un crime.
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