Devoirs de vacances

Si l'on en croit nos magazines, les vacances sont faites pour : se réconcilier avec son corps, retrouver son couple, "dialoguer" à nouveau avec ses enfants, pratiquer un nouveau sport, ou une activité "créative", lire tout ce que l'on aurait déjà dû lire, partir à la rencontre de "l'autre", ou à la rencontre de soi-même, se "ressourcer"… En fait, des vacances de devoirs plutôt que de plaisirs. J'aurais une autre suggestion : pratiquez intensément le dilettantisme et le farniente sans aucun sentiment de culpabilité, partagez avec les gens que vous aimez des repas qui s'éternisent, adoptez la sieste, libertine ou somnolente, regardez passer les mouettes et les nuages sur la plage, admirez longuement la mer, la montagne, la campagne, écoutez les gens du cru, qui en savent bien plus long que vous ne pensez, laissez venir les choses plutôt que de les brutaliser, prenez le temps de perdre du temps… Essayez, pour voir, vous m'en direz des nouvelles à la rentrée.

Les vacances de la pensée

C'est récurrent, c'est immuable, c'est annuel : fin juin - début juillet, les grands éditorialistes, les grandes voix, les grands chroniqueurs, les grands penseurs qui occupent nos médias toute l'année disparaissent. ils prennent leurs quartiers d'été, dans le Lubéron, en Corse, à l'Ile de Ré, ou ailleurs, pour réapparaître début septembre. Et vous savez quoi ? Après un petit temps d'adaptation, on s'aperçoit que ces géants de la pensée ne nous manquent pas du tout. Parce que l'été, il y a souvent dans la presse ou à la radio (je regarde très peu la télévision) des émissions ou des articles très intéressants, différents. Il y aussi de nouvelles signatures, de nouvelles voix qui nous démontrent brillamment que personne n'est irremplaçable. Voilà qui donne à penser.