Une rentrée anormale

C’est aujourd’hui la rentrée des classes, et aucun syndicat d’enseignants n’a encore appelé à la grève ! Que se passe-t-il ? Ont-ils oublié de revenir de la plage ? Les quelques recrutements effectués par M. Peillon ont-ils endormi les responsables syndicaux ? Cette rentrée sans grève est très perturbante pour le reste de la population, qui avait déjà prévu de « poser » une ou plusieurs RTT pour pouvoir garder les enfants jetés à la rue par les grévistes. Heureusement, Bernard Thibault s’est dévoué et appelle le monde du travail (sauf les patrons, bien sûr) à une grande journée de mobilisation le 9 octobre. On respire. La normalité reprend ses droits. Il y a aussi la énième réforme de l’éducation qui devrait être lancée prochainement, et qui sera sans doute aussi efficace que la bonne douzaine d’autres qui l’ont précédé. Normal.

Monarchie collectiviste

Bernard Thibault a donc tranché, seul, en son âme et conscience : son successeur sera une femme, Nadine Prigent. Celui qui reprochait à Nicolas Sarkozy de décider sans concertation fait donc exactement la même chose concernant la principale centrale syndicale du monde du travail, la CGT. Les cadres de son syndicat préfèrent de loin Éric Aubin, plus réformateur et spécialiste des retraites. Deux réflexions :
1) il est assez curieux de voir une organisation fondée sur l’esprit collectif fonctionner comme une monarchie (ou une dictature).
2) Il est tout aussi étrange d’envisager un spécialiste des retraites pour diriger une organisation qui s’occupe avant tout du travail.
Le Comité confédéral national de la CGT devrait trancher la question les 30 et 31 mai. Il sera intéressant d’observer le déroulement des choses. Le suspens continue.