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dimanche 23 octobre 2011
L'Europe des illusionnistes
Malgré la cacophonie et l’incohérence habituelles de la communication des dirigeants européens, ce qui se prépare est assez clair : d’un côté, la Grèce fait défaut sur sa dette pour environ 50%, ce qui entraîne de grosses pertes pour les banques qui la détiennent. D’un autre côté, on recapitalise ces mêmes banques pour leur permettre de supporter le choc, avec environ une centaine de milliards. De l’argent privé est donc perdu, remplacé par de l’argent public. Une fois de plus, les contribuables paient pour les erreurs et les folies des banquiers, pour leur permettre de continuer à payer des salaires sans aucun rapport avec la richesse réelle produite et de verser d’extravagants bonus. Et pour faire « avaler » le stratagème, on dramatise à l’excès les péripéties des tractations, pour faire peur à tout le monde, parce que la peur annihile le jugement. Il est évident qu’une solution sera trouvée mercredi prochain, tout simplement parce que le dirigeant qui serait vu comme responsable de l’échec peut dire adieu à la suite de sa carrière politique. Ces mesures pour venir au secours d’un secteur bancaire qui produit essentiellement des profits pour lui-même et des crises pour tous les autres doivent être accompagnées d’une régulation beaucoup plus stricte : c’est l’intention des gouvernements. Mais souvent l’intention se perd dans les méandres des dispositions réelles prévues par les accords. Le diable est dans les détails, c’est bien connu.
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