Les attaques contre l’euro venues des USA se sont intensifiées ces derniers temps. Après quelques économistes distingués et Timothy Geithner, la dernière est venue de M. Greenspan, qui déclare que l’euro « se décompose ». Peut-on lui rappeler que la monnaie unique européenne vaut aujourd’hui environ 1,43 $, malgré la crise, alors qu’elle valait par exemple 0,85 $ le 1er février 2002 ? pas si mal, pour une monnaie malade. D’autre part, prétendre que les ennuis des États-Unis trouvent leur source dans les problèmes de l’euro est pousser un peu loin le bouchon. La zone euro dans son ensemble est moins endettée que les USA.
Ces attaques viennent comme par hasard après deux événements d’importance susceptibles d’amoindrir la puissance du dollar : la dégradation de la note des USA par Standard & Poor’s, et la Chine qui leur demande avec insistance d’arrêter de vivre au-dessus de leurs moyens (la Chine est de loin le 1er créancier étranger des États-Unis, devant le Japon). Pour faire oublier ses ennuis, on dit que ceux du voisin sont plus graves. Vieille tactique. Le dollar est toujours la monnaie de référence, mais il se rapproche de plus en plus du statut d’une monnaie de singe, assise sur une montagne de dettes, et l’euro, dans l’avenir, pourrait lui faire de l’ombre, si l’UE arrive à mettre en œuvre une politique efficace et cohérente. Souhaitons-le.
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