Imaginez quelqu’un qui ouvrirait toutes vos lettres pour en lire le contenu, qui écouterait toutes vos conversations téléphoniques, qui vous suivrait dans la rue lors de vos déplacements, qui noterait l’identité de toutes vos relations : Intolérable ? insupportable ? C’est exactement le fonctionnement du système d’écoute à grande échelle mis en place par la NSA, pour espionner « tout le monde, tout le temps », aux USA et ailleurs sur la planète.
Cette Stasi numérique est censée servir de « bouclier » contre le terrorisme, et le marché est simple : si vous voulez être protégé, vous renoncez à certaines de vos libertés fondamentales et acceptez ce « flicage » en continu. Marché de dupes, évidemment. Ce système n’a pas vu les agissements des frères Tsarnaïev avant l’attentat de Boston, et la CIA et le FBI n’ont pas réagi après avoir été alertés par le FSB russe à propos de ces mêmes frères. Il n’est donc pas infaillible, et c’est bien là le problème : vous abandonnez votre vie privée contre une sécurité aléatoire. Petit à petit, un état de surveillance généralisé se met en place, de plus en plus omniprésent, de plus en plus envahissant, et les récentes déclarations de Barack Obama appelant à un contrôle plus étroit de ces programmes sont une aimable plaisanterie : c’est comme si on proposait une manucure à Frankenstein, pour le rendre plus présentable.
Les USA sont en train d’inventer la démocratie totalitaire : en apparence vous circulez librement, vous communiquez avec qui vous voulez, vous dites ce que vous voulez. Mais vous êtes de plus en plus filmés, suivis à la trace, repérés, fichés, analysés.
N’espérez pas une restriction des possibilités de ce programme : il est fait pour grandir, pour s’étendre, pour envahir au maximum tous les espaces de notre vie numérique, qui devient notre vie tout court.
Selon un journaliste du Guardian, d’autres révélations sont à venir, tirées des dossiers d'Edward Snowden, qui montreront l’ampleur de ce programme d’espionnage généralisé. On peut supposer que les grands pays développés possèdent eux aussi ce genre de programme, la différence étant seulement dans les moyens. La récente décision du FSB russe d’utiliser à nouveau le bon vieux papier pour les dossiers ultra-confidentiels peut faire sourire ; elle devrait plutôt nous faire réfléchir. La paranoïa semble être une attitude et un comportement de plus en plus raisonnables. Je vous laisse, je vais acheter des pigeons voyageurs.
La plume périodique
C'est un blog qui traite de l'actualité sous toutes ses formes, politique, économique, sociale, culturelle, cosmique, anecdotique, pittoresque, avec une triple garantie : orthographe impeccable, grammaire irréprochable, très peu d'anglicismes.
dimanche 11 août 2013
mercredi 3 juillet 2013
Poids et mesures 1
Pour permettre à la justice d’entendre Marine Le Pen, suite à ses déclarations sur les prières musulmanes de rue qui « s’apparentent à l’occupation allemande de la France », le Parlement européen vient de lever son immunité parlementaire.
Pour ne pas permettre à la justice d’entendre Serge Dassault dans le cadre d’une affaire d’achat de voix électorales et de plusieurs tentatives d’homicide dans l’Essonne, le Sénat vient de refuser de lever son immunité parlementaire. Pour une fois, c’est l’Europe qui nous donne une leçon de démocratie.
Pour ne pas permettre à la justice d’entendre Serge Dassault dans le cadre d’une affaire d’achat de voix électorales et de plusieurs tentatives d’homicide dans l’Essonne, le Sénat vient de refuser de lever son immunité parlementaire. Pour une fois, c’est l’Europe qui nous donne une leçon de démocratie.
Poids et mesures 2
D’un côté, les autorités françaises s’offusquent de l’espionnage à grande échelle de la NSA, révélé par Edward Snowden, et exigent des explications.
De l’autre, quand l’avion du président bolivien Evo Morales est supposé avoir à son bord le même Edward Snowden, la France prend une mesure énergique et... refuse que l’avion traverse son espace aérien. Qui est la seule à s’indigner ? Marine Le Pen. Nous vivons décidément une époque bien curieuse. (Edward Snowden n'était pas à bord de l'avion).
De l’autre, quand l’avion du président bolivien Evo Morales est supposé avoir à son bord le même Edward Snowden, la France prend une mesure énergique et... refuse que l’avion traverse son espace aérien. Qui est la seule à s’indigner ? Marine Le Pen. Nous vivons décidément une époque bien curieuse. (Edward Snowden n'était pas à bord de l'avion).
lundi 17 juin 2013
Tintin chez les Soviets en Irlande
À partir d’aujourd’hui, le G8, ce « comité Théodule » à l’échelle planétaire, se réunit dans la riante cité irlandaise d’Enniskillen, ancien fief de l’IRA (les temps changent). Il ne faut évidemment pas attendre grand chose de cette énième réunion, si ce n’est un communiqué final au goût d’eau tiède.
Pour ne pas saper le moral de ces hauts personnages et de leurs collaborateurs qui se collètent courageusement avec la crise, le gouvernement britannique a cru bon de recouvrir les façades des commerces ayant fait faillite de décors en trompe-l’œil : un faux décor de boucherie à la place de celle qui a mis la clé sous la porte, un faux décor de boutique de prêt-à-porter, etc.
Ceux qui connaissent leur Hergé sur le bout des doigts penseront aussitôt à un épisode de « Tintin au pays des Soviets », où notre intrépide reporter s’aperçoit que les usines flambant neuves qu’il voit en URSS sont en fait des décors, et que tout est factice. Cela rappelle aussi le Kurfürstendamm à Berlin, au temps de la Guerre froide, où les commerces en difficulté étaient très vite renfloués, pour offrir à la misère de l’Est le spectacle sans faille du capitalisme prospère.
Pour en revenir au G8, l’Irlande a peut-être trouvé le remède imparable à la crise : puisque la vraie société ne va pas bien, bâtissons-en une fausse. De fausses usines, de faux commerces, de faux emplois pour lutter contre le chômage... Le tout soutenu par des injections massives de fausse monnaie dans le système, pour assurer sans coup férir la prospérité de tous. Quand les temps sont difficiles, il faut être créatif.
Pour ne pas saper le moral de ces hauts personnages et de leurs collaborateurs qui se collètent courageusement avec la crise, le gouvernement britannique a cru bon de recouvrir les façades des commerces ayant fait faillite de décors en trompe-l’œil : un faux décor de boucherie à la place de celle qui a mis la clé sous la porte, un faux décor de boutique de prêt-à-porter, etc.
Ceux qui connaissent leur Hergé sur le bout des doigts penseront aussitôt à un épisode de « Tintin au pays des Soviets », où notre intrépide reporter s’aperçoit que les usines flambant neuves qu’il voit en URSS sont en fait des décors, et que tout est factice. Cela rappelle aussi le Kurfürstendamm à Berlin, au temps de la Guerre froide, où les commerces en difficulté étaient très vite renfloués, pour offrir à la misère de l’Est le spectacle sans faille du capitalisme prospère.
Pour en revenir au G8, l’Irlande a peut-être trouvé le remède imparable à la crise : puisque la vraie société ne va pas bien, bâtissons-en une fausse. De fausses usines, de faux commerces, de faux emplois pour lutter contre le chômage... Le tout soutenu par des injections massives de fausse monnaie dans le système, pour assurer sans coup férir la prospérité de tous. Quand les temps sont difficiles, il faut être créatif.
jeudi 13 juin 2013
Le bonheur revient en Birmanie
Depuis 51 ans, ces pauvres gens ne pouvaient pas boire de Coca Cola, cette mythique boisson du bonheur. Pendant toutes ces années, ils ont été privés de ces instants d’amitié et de joie de vivre intenses que nous connaissons bien. Cette immense tristesse du quotidien a pris fin : chassé par la junte militaire en 1962, Coca Cola revient enfin en Birmanie. Ce peuple qui a beaucoup souffert et qui endure encore des privations de toutes sortes, à commencer par les libertés fondamentales, va donc pouvoir goûter à ce symbole des sociétés vraiment évoluées. Avant même de jouir de la démocratie, les Birmans peuvent espérer profiter bientôt du style de vie des grands pays développés, malbouffe et boissons hypercaloriques, pour devenir obèses et avoir les mêmes problèmes cardiovasculaires. Un avenir radieux s’annonce.
mardi 16 avril 2013
Un gouvernement sans action
Hier, c’était donc la Journée du Patrimoine pour le gouvernement, selon l’excellent titre des Dernières Nouvelles d’Alsace. Nous savons désormais tout de nos ministres, qui est riche, qui l’est moins, qui possède quoi, qui paie l’ISF. C’est un inventaire à la Prévert, avec des maisons, des appartements, des œuvres d’art, un peu de bijoux, des voitures d’un certain âge (on comprend mieux la crise de l’automobile) et trois vélos. Mais pas d’actions. Ceux qui prônent l’investissement productif utile à l’économie et la compétitivité des entreprises n’ont AUCUN investissement dans lesdites entreprises. On encourage les Français à avoir le goût du risque, à entreprendre, mais on investit majoritairement dans la bonne vieille pierre. Il n’est donc pas étonnant de voir les plus-values d’actions taxées à 40 % : ça ne les concerne pas, et ils ne comprennent pas que ce niveau de taxation décourage la prise de risque. Ceux qui sont prêts à perdre aimeraient aussi avoir l’espoir de gagner suffisamment, après des années d’efforts. Mais des gens qui ont passé leur vie dans les grandes écoles et ensuite dans des cabinets ministériels sont totalement incapables de comprendre cela. Leur conception de l’économie consiste simplement à sous-évaluer grossièrement leurs possessions, notamment immobilières. Ou anticipent-ils la baisse des prix de la pierre que « les experts » nous annoncent régulièrement ? Ce serait bien une des rares preuves de vision à moyen terme de ce gouvernement.
mardi 19 mars 2013
Medef : Laurence en CDI ?
Laurence est comme des milliers d’autres salariés en France : en ces temps difficiles, elle ne veut pas perdre son travail. Elle aimerait donc que son CDD soit transformé en CDI, ce qui lui offrirait un peu plus de sécurité et de vision à long terme. Laurence a donc demandé au comité qui s’occupe de son contrat de travail de bien vouloir changer les règles, pour lui permettre de conserver son emploi. Contrairement à ce que l’on croit, les patrons ne sont pas tous cruels et insensibles à la condition des travailleurs : le comité a bien voulu recommander que les règles soient changées. Mais Laurence n’est pas au bout de son parcours du combattant : un autre comité doit valider la décision du premier ; ensuite, plusieurs candidats pour le poste se présenteront, et l’élu(e) le sera par l’ensemble des patrons. Cette démarche de Laurence pour lutter contre la précarité est tout à fait légitime. Mais ce combat courageux se heurte une fois de plus à l’intransigeance de certains patrons.
lundi 11 mars 2013
Le Tour de France de François Hollande
Le président de la République s’en va donc en province (deux jours entiers !, soulignent les médias) inaugurant ainsi un Tour de France (avant le vrai) pour regarder le pays au fond des yeux, comme disait un de ses prédécesseurs. Il veut quitter Paris et ses jeux cruels de pouvoir, les méchancetés, les attaques, les dénigrements, cette dure loi de la politique, pour aller rencontrer la France profonde, parée de toutes les vertus, pour « expliquer sa politique et faire de la pédagogie ».
Mais François Hollande va aussi en province comme on va à Lourdes, en espérant un miracle (la baisse du chômage), une apparition (le retour de la croissance), ou tout au moins un signe (la remontée de sa popularité).
D’abord à Dijon, donc. En espérant que la célèbre moutarde ne montera pas au nez des Dijonnais accablés par les efforts passés et les efforts à faire, et qui ne voient pas « le bout du tunnel », expression que plus personne n’utilise, parce que personne ne s’attend à l’apercevoir bientôt.
Le président va donc nous expliquer, dans le cadre du Discours de Dijon, que sa politique est la bonne, que les temps sont durs, que c’est la faute à l’héritage, qu’il faut se redresser, et qu’il a un cap pour cela. Les Dijonnais pourraient lui rétorquer que faire de la pédagogie c’est bien, faire les réformes nécessaires c’est mieux. Mais ils ne seront sans doute pas aussi impolis (mise à jour mardi 12 mars : certains Dijonnais ont protesté, demandant "où sont les promesses du candidat Hollande" ; ils ont été virilement écartés par la police).
Ce déplacement sera donc de même nature que tous les autres déplacements politiques : du spectacle, des paroles, avec visite d’entreprises méritantes et de quartiers difficiles, réception à l’Hôtel de ville et bain de foule régénérateur, sous l’œil complaisant des caméras.
Les Dijonnais et les Français n’ont pas besoin de pédagogie : il leur faut un objectif clair, une perspective nette, des décisions et des actions rapides, courageuses et fermes. Le problème est que les Français ne sont pas les seuls à être déboussolés : ceux qui nous gouvernent le semblent tout autant. C’est inquiétant.
Mais François Hollande va aussi en province comme on va à Lourdes, en espérant un miracle (la baisse du chômage), une apparition (le retour de la croissance), ou tout au moins un signe (la remontée de sa popularité).
D’abord à Dijon, donc. En espérant que la célèbre moutarde ne montera pas au nez des Dijonnais accablés par les efforts passés et les efforts à faire, et qui ne voient pas « le bout du tunnel », expression que plus personne n’utilise, parce que personne ne s’attend à l’apercevoir bientôt.
Le président va donc nous expliquer, dans le cadre du Discours de Dijon, que sa politique est la bonne, que les temps sont durs, que c’est la faute à l’héritage, qu’il faut se redresser, et qu’il a un cap pour cela. Les Dijonnais pourraient lui rétorquer que faire de la pédagogie c’est bien, faire les réformes nécessaires c’est mieux. Mais ils ne seront sans doute pas aussi impolis (mise à jour mardi 12 mars : certains Dijonnais ont protesté, demandant "où sont les promesses du candidat Hollande" ; ils ont été virilement écartés par la police).
Ce déplacement sera donc de même nature que tous les autres déplacements politiques : du spectacle, des paroles, avec visite d’entreprises méritantes et de quartiers difficiles, réception à l’Hôtel de ville et bain de foule régénérateur, sous l’œil complaisant des caméras.
Les Dijonnais et les Français n’ont pas besoin de pédagogie : il leur faut un objectif clair, une perspective nette, des décisions et des actions rapides, courageuses et fermes. Le problème est que les Français ne sont pas les seuls à être déboussolés : ceux qui nous gouvernent le semblent tout autant. C’est inquiétant.
dimanche 3 mars 2013
Un dimanche sans Pape
Pas de bénédiction au Vatican ce dimanche (et pas de gouvernement à Rome, non plus). Benoît se repose à Castel Gandolfo, avant d’entamer une vie d’érudit médiéval dans un monastère à quelques pas de Saint-Pierre de Rome. Réflexion et sérénité. La vie rêvée de Joseph Ratzinger, pape à la retraite. Face à la bataille de chiffonniers de Fillon et Copé pour le pouvoir à l’UMP, face au désir de s’agripper au Medef de Laurence Parisot, face à la farce des élections de Poutine et Medvedev, face à tous ceux sur la planète qui ne lâcheront le pouvoir que quand ils seront morts, la décision de Benoît XVI de renoncer volontairement à sa fonction du fait d’une charge trop lourde est une formidable leçon de sagesse et de lucidité, qui force le respect. Mais la nature humaine étant ce qu’elle est, il ne faut pas s’attendre à ce que cet exemple soit suivi de beaucoup d’autres, hélas.
La Suisse vertueuse
La Suisse, qui a été régulièrement vilipendée par nos politiques pour ses dispositions fiscales bienveillantes vis-à-vis des étrangers fortunés, vient de voter ce dimanche à 67,9% CONTRE les rémunérations excessives des patrons de sociétés suisses cotées, et pour l’interdiction des parachutes dorés. De plus, le mandat des membres des conseils d’administration sera limité à un an, et l’assemblée générale des actionnaires devra approuver les rémunérations de la direction et des administrateurs. Ce que la France et l’Allemagne n’ont pas encore fait, ce que la Grande-Bretagne refuse de faire, le peuple suisse l’a fait. Superbe pied-de-nez du paradis fiscal au reste de l’Europe. Il sera désormais difficile d’attaquer la Suisse sur la morale de ses lois fiscales et financières, parce que la réponse des Helvètes sera toute trouvée.
mardi 12 février 2013
Benoît chasse le cheval
La filière bovine française peut chaleureusement remercier Benoît XVI. L’annonce de la renonciation surprise du Pape à sa fonction (et non pas sa démission, parce que le Pape ne peut remettre sa démission à personne) a relégué au second plan ce qui semble être une escroquerie de grande ampleur. Pour les professionnels de la viande, cette annonce tient du miracle : le temps et l’espace médiatiques consacrés au « lasagne chevalin » se sont réduits comme peau de chagrin, et aujourd’hui toutes les « unes » mènent à Rome. Explications, supputations et prédictions vont bon train ; dans les médias, la procession des experts de la chose papale s’organise.
Mais quand « l’effet Benoît » sera un peu retombé, il faudra s’occuper sérieusement de ce que révèle cette affaire alimentaire : malgré tous les discours officiels de contrôles et de surveillance, malgré les déclarations la main sur le cœur des acteurs de la filière, on ne sait toujours pas ce qu’on mange en Europe, et certains circuits de fabrication et de commercialisation (Angleterre-Metz-Castelnaudary-Chypre-Pays-Bas-Roumanie) sont proprement ahurissants.
Mais quand « l’effet Benoît » sera un peu retombé, il faudra s’occuper sérieusement de ce que révèle cette affaire alimentaire : malgré tous les discours officiels de contrôles et de surveillance, malgré les déclarations la main sur le cœur des acteurs de la filière, on ne sait toujours pas ce qu’on mange en Europe, et certains circuits de fabrication et de commercialisation (Angleterre-Metz-Castelnaudary-Chypre-Pays-Bas-Roumanie) sont proprement ahurissants.
lundi 21 janvier 2013
Guerre mondiale, nouvelle édition
La Troisième Guerre mondiale a commencé le 11 septembre 2001. Ce jour-là, c’était le Pearl Harbor du terrorisme : une attaque surprise, impitoyable, meurtrière. Cette guerre s’est poursuivie en Afghanistan, pour de justes raisons, et en Irak, pour de mauvaises raisons, fondées sur le mensonge et la manipulation de l’opinion américaine. Il y a eu les épisodes sanglants de Madrid en 2004 et Londres en 2005. Cette guerre se déroule aujourd’hui au Mali et en Algérie, toujours contre le même ennemi : l’Islam radical et ses fanatiques, qui veulent imposer à tous les règles barbares de leurs croyances. Les différentes nationalités des terroristes montrent qu’ils se recrutent partout, y compris dans notre pays, et que personne n’est à l’abri d’un attentat.
L’espoir suscité par le supposé « Printemps arabe » est en train de retomber, avec une poussée des Frères Musulmans dans pratiquement tous les pays où celui-ci a eu lieu. Partout on parle de charia, de femmes voilées sous peine d’être battues, d’oppressions et de restrictions diverses, à commencer par les libertés fondamentales. Chacun de ces pays peut être un havre potentiel pour de nouveaux « martyrs » près à mener des agressions diverses contre « l’occident » haï.
Ce qui se mène est une guerre nouvelle, asymétrique, multiforme, dont le front change en permanence de pays ou de région, contre un ennemi qui n’a qu’un objectif : détruire la liberté et imposer sa loi.
Il va de soi que les pays démocratiques ne peuvent accepter cette volonté d’oppression et doivent réagir fermement et promptement, et l’engagement récent de la France au Mali est une bonne nouvelle, surtout venant d’un président que l’on n’imaginait pas si déterminé ; rendons-lui hommage.
Il faut trouver les réponses les plus efficaces à ces actes de guerre : les drones en sont une, le renseignement en est une autre, l’engagement militaire quand il est approprié. À ce propos, on ne peut qu’être consterné par le soutien a minima de l’Europe à la France : quelques avions de transport, un peu d’argent et de vagues promesses.
En même temps, l’action militaire ne peut être la seule : il faut agir aussi sur les plans économique et politique. Le règlement du conflit israélo-palestinien serait un grand pas en avant ; il supprimerait un foyer de haine et de rage qui dure depuis 50 ans. Il faudrait aussi lutter contre les deux autres terreaux du terrorisme, la pauvreté et l’ignorance. Recruter un jeune adulte en lui promettant qu’il sera accueilli au paradis par 72 vierges après avoir fait exploser sa ceinture est d’autant plus facile si celui-ci n’a ni éducation ni travail ni perspective d'avenir.
Il ne faut donc pas se leurrer et penser que tout sera réglé dans quelques années. C’est une guerre, elle sera longue à mener, il faut la mener sur plusieurs fronts, militaire et autres, mais si la liberté compte encore dans ce monde, les pays démocratiques se doivent de la gagner. Espérons simplement que ce combat contre l’obscurantisme ne soit pas une nouvelle Guerre de Cent ans. Ce serait un triste 21e siècle.
L’espoir suscité par le supposé « Printemps arabe » est en train de retomber, avec une poussée des Frères Musulmans dans pratiquement tous les pays où celui-ci a eu lieu. Partout on parle de charia, de femmes voilées sous peine d’être battues, d’oppressions et de restrictions diverses, à commencer par les libertés fondamentales. Chacun de ces pays peut être un havre potentiel pour de nouveaux « martyrs » près à mener des agressions diverses contre « l’occident » haï.
Ce qui se mène est une guerre nouvelle, asymétrique, multiforme, dont le front change en permanence de pays ou de région, contre un ennemi qui n’a qu’un objectif : détruire la liberté et imposer sa loi.
Il va de soi que les pays démocratiques ne peuvent accepter cette volonté d’oppression et doivent réagir fermement et promptement, et l’engagement récent de la France au Mali est une bonne nouvelle, surtout venant d’un président que l’on n’imaginait pas si déterminé ; rendons-lui hommage.
Il faut trouver les réponses les plus efficaces à ces actes de guerre : les drones en sont une, le renseignement en est une autre, l’engagement militaire quand il est approprié. À ce propos, on ne peut qu’être consterné par le soutien a minima de l’Europe à la France : quelques avions de transport, un peu d’argent et de vagues promesses.
En même temps, l’action militaire ne peut être la seule : il faut agir aussi sur les plans économique et politique. Le règlement du conflit israélo-palestinien serait un grand pas en avant ; il supprimerait un foyer de haine et de rage qui dure depuis 50 ans. Il faudrait aussi lutter contre les deux autres terreaux du terrorisme, la pauvreté et l’ignorance. Recruter un jeune adulte en lui promettant qu’il sera accueilli au paradis par 72 vierges après avoir fait exploser sa ceinture est d’autant plus facile si celui-ci n’a ni éducation ni travail ni perspective d'avenir.
Il ne faut donc pas se leurrer et penser que tout sera réglé dans quelques années. C’est une guerre, elle sera longue à mener, il faut la mener sur plusieurs fronts, militaire et autres, mais si la liberté compte encore dans ce monde, les pays démocratiques se doivent de la gagner. Espérons simplement que ce combat contre l’obscurantisme ne soit pas une nouvelle Guerre de Cent ans. Ce serait un triste 21e siècle.
vendredi 18 janvier 2013
Les Experts: Bamako
L’un des effets collatéraux de l’intervention française au Mali aura été de provoquer la prolifération des Experts devant les micros des radios et sur les plateaux de télévision, comme aux grandes heures de la première guerre du Golfe. Experts en terrorisme, en contre-terrorisme, experts militaires, experts en monde arabe, en gaz et en pétrole, experts en Al-Qaida, en AQMI, experts en stratégie, la plupart de ces sommités se révèlent être surtout des experts en généralités : n’étant pas directement sur le terrain, n'ayant aucune source privilégiée d'information, ils n’ont rien dit que n’importe qui d’un peu sensé ne pourrait penser par lui-même, à la lecture de la presse française et internationale. Mais ça ne fait rien : les journalistes continuent de les inviter en nombre, tout simplement parce que la grande qualité de ces experts est de faire le travail à leur place. Dans les grands médias audiovisuels, le bavardage remplace de plus en plus l’information.
(Cerise sur le gâteau : nous avons même droit à l’inévitable opinion de Bernard-Henri Lévy, expert en médiatisation, - dans Newsweek).
(Cerise sur le gâteau : nous avons même droit à l’inévitable opinion de Bernard-Henri Lévy, expert en médiatisation, - dans Newsweek).
lundi 7 janvier 2013
Qu'est-ce qu'on attend ?
Qu’est-ce qu’on attend pour s’attaquer sérieusement aux gaspillages tous azimuts de l’argent public (Les 30 milliards de la formation professionnelle, les subventions pour tout et n’importe quoi sans contrôle, le train de vie extravagant de beaucoup d’élus...), avant d’assommer d’impôts tout le monde ?
Qu’est-ce qu’on attend pour réformer l’État, avec ses 36 000 communes, ses 107 départements (métropole et Territoires d’Outre-mer), ses 22 régions, ses 1244 agences gouvernementales différentes (450 000 employés) ?
Qu’est-ce qu’on attend pour aligner les régimes spéciaux de retraite largement déficitaires sur le régime général, avant de penser à reculer encore l’âge de départ ?
Qu’est-ce qu’on attend pour mettre un frein aux recrutements sans fin des collectivités locales, qui font souvent double emploi avec les fonctionnaires d’état ?
Qu’est-ce qu’on attend pour s’attaquer réellement à la simplification du Code pénal, du Code civil, du Code du travail (3700 pages en France, 75 pages en Suisse), du Code des impôts avec leurs milliers de lois byzantines ?
Qu’est-ce qu’on attend pour arrêter de produire des rapports qui sont aussitôt ignorés, placardisés et jamais suivis d’effet (La Commission Attali ? Le rapport Gallois ?) ?
Qu’est-ce qu’on attend pour accélérer les processus de décision et rapprocher le temps administratif du temps d’aujourd’hui ?
Monsieur le président de la République, il n’est plus temps de se hâter lentement ; il faut se hâter tout court. Le temps presse.
Qu’est-ce qu’on attend pour réformer l’État, avec ses 36 000 communes, ses 107 départements (métropole et Territoires d’Outre-mer), ses 22 régions, ses 1244 agences gouvernementales différentes (450 000 employés) ?
Qu’est-ce qu’on attend pour aligner les régimes spéciaux de retraite largement déficitaires sur le régime général, avant de penser à reculer encore l’âge de départ ?
Qu’est-ce qu’on attend pour mettre un frein aux recrutements sans fin des collectivités locales, qui font souvent double emploi avec les fonctionnaires d’état ?
Qu’est-ce qu’on attend pour s’attaquer réellement à la simplification du Code pénal, du Code civil, du Code du travail (3700 pages en France, 75 pages en Suisse), du Code des impôts avec leurs milliers de lois byzantines ?
Qu’est-ce qu’on attend pour arrêter de produire des rapports qui sont aussitôt ignorés, placardisés et jamais suivis d’effet (La Commission Attali ? Le rapport Gallois ?) ?
Qu’est-ce qu’on attend pour accélérer les processus de décision et rapprocher le temps administratif du temps d’aujourd’hui ?
Monsieur le président de la République, il n’est plus temps de se hâter lentement ; il faut se hâter tout court. Le temps presse.
mercredi 2 janvier 2013
1193, 681
Le Nouvel An a tenu ses promesses et nous a gratifiés des deux fournées rituelles : les voitures brûlées et les promus à la Légion d’honneur. 1193 pour les premières, 681 pour les seconds. Quel rapport ? Peut-être une perte globale de repères, quand plus d’un millier de voitures brûlées en une nuit n’émeut plus personne, et que l’on donne cette décoration créée par Napoléon « pour récompenser les mérites éminents militaires ou civils rendus à la Nation » à tout et n’importe qui (Sylvester Stallone, Vladimir Poutine, Jacques Servier, mis en examen dans l’affaire du Médiator...). La liste de ceux qui l’ont refusée semble plus honorable : Claude Monet, Pierre et Marie Curie, Albert Camus, Jacques Prévert, Simone de Beauvoir... Le dessinateur Jacques Tardi, promu dans cette fournée, vient aussi de la refuser. En quoi Poutine ou Stallone ont-ils rendu des services éminents à la Nation française ?
Voitures brûlées, médailles bradées, aujourd’hui comme hier, il n’y a rien là que de très... normal.
Voitures brûlées, médailles bradées, aujourd’hui comme hier, il n’y a rien là que de très... normal.
lundi 31 décembre 2012
Saint Sylvestre, priez pour eux
Que restera-t-il de ce réveillon ? Des tonnes d’huitres, de foie gras et de saumon fumé consommées, des digestions difficiles, du vomi dans les caniveaux, du verre brisé sur la voie publique, quelques étourdis estropiés par des bouchons de champagne qui sautent ou des pétards qui explosent trop tôt, quelques centaines de voitures brûlées (c’est désormais « une tradition »), des milliers de sapins abandonnés sur les trottoirs, des images sur Facebook ou sur YouTube de viandes saoules qui beuglent « Bonne Annéééééeee ! » sur les Champs-Élysées sous contrôle étroit de la police, des émissions à la télé plus pathétiques les unes que les autres et bien sûr, l’annonce du nombre de tweets ou de sms envoyés, qui, on l’espère, battra le record de l’année dernière.
Soyons juste, il y a des gens qui fêtent la nouvelle année de façon agréable, conviviale, chaleureuse, drôle, mais on ne les voit pas dans les médias, il n’y a que les excès qui soient intéressants, si possible bien épais et bien vulgaires.
À minuit, au moment des embrassades sous le gui, ayons une pensée pour les éboueurs du 1er janvier, leur travail sera difficile.
Soyons juste, il y a des gens qui fêtent la nouvelle année de façon agréable, conviviale, chaleureuse, drôle, mais on ne les voit pas dans les médias, il n’y a que les excès qui soient intéressants, si possible bien épais et bien vulgaires.
À minuit, au moment des embrassades sous le gui, ayons une pensée pour les éboueurs du 1er janvier, leur travail sera difficile.
mardi 25 décembre 2012
Elizabeth 3(D)
C’était le scoop du jour. Sa Gracieuse Majesté a présenté hier ses vœux à ses sujets en 3D ! Avoir l’illusion de la reine dans son salon, vous souhaitant personnellement une bonne année 2013, a dû être une expérience émotionnelle intense pour nos amis britanniques. Et cela prouve à quel point cette monarchie est moderne, et sait vivre avec les techniques de son temps. Le fait qu’un nombre infime de foyers a pu voir ces vœux en relief, compte tenu de l’équipement des ménages en 3D, ne doit pas venir gâcher la fête. C’était un événement, on vous dit. Comme le Pape envoyant avec virtuosité (!) son premier tweet, en direct live du Vatican. Dans les grands médias, ces faits occupent une place conséquente. N’y avait-t-il vraiment rien de mieux à relater ? Je sais bien que c’est la trêve des confiseurs, mais ce n’est pas forcément la trêve du discernement.
Vendredi, c'était la fin
Les Mayas ne se sont pas trompés, ou à peine. La fin du monde n’était pas pour la planète, mais pour OWNI, ce site d’informations intéressantes et précieuses que l’on ne trouvait pas ailleurs. Faute de modèle économique viable, OWNI a déposé son bilan. Une source d’info précieuse se tarit. C’est triste.
Dans le même temps, la vidéo « Gangnam Style », d’une indigence achevée, a été vue sur YouTube plus d’un milliard de fois. Et les vidéos de chatons espiègles et de bébés farceurs se portent aussi très bien, merci. « Du pain et des jeux », disaient déjà les Romains. Rien de nouveau sous le soleil.
Côté OWNI, le cadavre bouge encore : les archives restent en ligne. Allez voir, ça vaut le voyage. www.owni.fr
Dans le même temps, la vidéo « Gangnam Style », d’une indigence achevée, a été vue sur YouTube plus d’un milliard de fois. Et les vidéos de chatons espiègles et de bébés farceurs se portent aussi très bien, merci. « Du pain et des jeux », disaient déjà les Romains. Rien de nouveau sous le soleil.
Côté OWNI, le cadavre bouge encore : les archives restent en ligne. Allez voir, ça vaut le voyage. www.owni.fr
jeudi 20 décembre 2012
Gérard Depardiovitch ?
Ne voulant pas laisser son grand ami Gérard dans le désarroi apatride, Vladimir de Russie lui offre un passeport quand il veut. Voilà le mérite de la démocratie musclée : nul besoin d’attendre des années, inutile d'avoir résidé dans le pays, il suffit d’avoir des amis haut placés pour devenir instantanément un honnête citoyen. Notre truculent Gérard ne sera pas dépaysé en Russie : la réputation de ses habitants pour la ripaille et l’ivresse (surtout l'ivresse) n’est plus à faire. Côté professionnel, il pourrait reprendre au cinéma les grands rôles de la littérature russe, qui ne manquent pas, ou même tenter des rapprochements originaux franco-russes (Manon des steppes ? Cyranoff ? Le dernier Métro de Moscou ?). Buvons un verre de vodka à la santé du nouveau Russe. Za vache zdorovie !
mercredi 12 décembre 2012
Une question de rémunération
Bonne année 2011 pour les patrons du CAC 40 : leur rémunération a encore augmenté, s’établissant en moyenne à 4,2 millions d’euros, en hausse de 4% par rapport à 2010, selon la société Proxinvest. Le club des cracks du CAC est mené par Maurice Lévy, avec 19,6 M€, suivi de Carlos Ghosn (13,3 M€) et Bernard Charlès, de Dassault Systèmes (10,9 M€). Proxinvest relève que dans le même temps le CAC 40 a baissé de 17% et les bénéfices nets ont reculé de 10%.
Mauvaise année 2013 pour les possesseurs de Livret A : sa rémunération devrait baisser, selon « Les Échos », passant de 2,25% à 2, voire 1,75%. Les presque riches qui ont les moyens de mettre 19 125 € sur leur livret (pour le moment) auraient reçu 430,31 € en 2013, avec un taux à 2,25%. Compte tenu d’une inflation prévue en baisse, c’est beaucoup trop. Il faut vraiment que les efforts de redressement national soient partagés par tous.
Mauvaise année 2013 pour les possesseurs de Livret A : sa rémunération devrait baisser, selon « Les Échos », passant de 2,25% à 2, voire 1,75%. Les presque riches qui ont les moyens de mettre 19 125 € sur leur livret (pour le moment) auraient reçu 430,31 € en 2013, avec un taux à 2,25%. Compte tenu d’une inflation prévue en baisse, c’est beaucoup trop. Il faut vraiment que les efforts de redressement national soient partagés par tous.
Inscription à :
Articles (Atom)